Diffusion 03.02.2024
Photographe biennois, Lucas Dubuis a suivi pendant près de trois ans les activités de Dominique Theurillat, un Franc-Montagnard exerçant les métiers d’agriculteur et de croque-mort. De cette immersion prolongée a émergé une série de photographies saisissantes où le monde de la mort et celui du vivant dialoguent, se complètent ou s’opposent.
Ecoutez l’intégralité de la chronique :
Dans la réalité de Dominique Theurillat, deux univers apparemment contraires se trouvent étroitement imbriqués. Son garage abrite un stock de cercueils prêts à l’emploi, le corbillard est garé dans la cour de la ferme…Les images de Lucas Dubuis mettent en lumière contrastes et harmonies, interpellent au passage le spectateur et l’engagent dans une réflexion sur les questions existentielles.
Le titre de ce corpus d’images, «De la terre à la terre», fait référence à la terre que l’on cultive et à celle où on enterre les morts, mais aussi au verset de la Genèse condamnant l’humanité désobéissante au travail et à la mort: «C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.»
Un corpus d’images bien plus étoffé est réuni dans le recueil «De la terre à la terre», paru aux éditions Haus am Gern, en vente dans les librairies de la région et sur le site de l’éditeur.