Diffusion 08.06.2024
Un récent sondage publié par l’Office Fédéral de la Statistique montre qu’aujourd’hui, 34% des Suisses déclarent n’appartenir à aucune communauté religieuse, contre 32% seulement qui se déclarent catholiques. Ce croisement des courbes interroge, tandis que le nombre de personnes sans confession ne cesse d’augmenter en Suisse.
À quoi ce phénomène est-il dû ? Et que nous dit ce changement de notre rapport au religieux et à la spiritualité ? Esquisse de réponse avec Daniel Marguerat, théologien et professeur émérite de l’Université de Lausanne.
Ecoutez l’intégralité de la chronique :
La rapidité de cette évolution a plusieurs explications, dont une qui réside dans notre rapport de plus en plus individualiste aux croyances religieuses. D’héritage culturel et spirituel presque « naturel », la confession religieuse est devenue quelque chose que l’on adopte librement, selon ses propres critères.
Cette individualisation correspond à un gain de liberté selon Daniel Marguerat, mais il risque aussi de nous faire perdre la dimension collective et de partage propre à la foi chrétienne.
Au fond, il ne s’agit pas d’une véritable rupture – plutôt d’une nouvelle manière de composer et recomposer nos croyances religieuses, à partir de plusieurs traditions différentes. Le christianisme conserve une place particulière et c’est plutôt l’institution historique de l’Église qui se voit contrainte à évoluer. Autrement dit, ce n’est pas la « fin du christianisme », plutôt le début d’une nouvelle manière de réinvestir les valeurs chrétiennes des origines.
Pour en savoir plus sur le travail et l’actualité de Daniel Marguerat, rendez-vous sur son site internet : https://people.unil.ch/danielmarguerat/