Diffusion 26.10.2024

Inaugurée en octobre 2023 à l’est du cimetière de Madretsch, à Bienne, la forêt funéraire abrite aujourd’hui les cendres de cinq défunts. Chaque jour, de nombreux promeneurs et joggeurs empruntent les chemins qui la traversent, sans se douter qu’ils parcourent un cimetière.

Ecoutez l’intégralité de la chronique :

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Sacha Felber, à gauche, responsable des cimetières et des ensevelissements à Bienne, avec Stéphane Jaggi, chef d’équipe au cimetière de Bienne.

Ce projet, imaginé il y a plus de 60 ans, a été ressuscité par Sacha Felber, responsable des cimetières de la ville, après la découverte de plans anciens prévoyant une extension du cimetière sous forme de forêt. La zone, divisée en huit secteurs distincts comme la forêt mixte, la forêt d’épicéas ou la lisière de forêt, ne présente ni pierres tombales ni monuments. Seuls des poteaux en bois, plutôt discrets, signalent les différents secteurs de verdure composant ce périmètre boisé.

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À proximité immédiate de l’entrée de la forêt funéraire, un plan détaillant ses différents secteurs a été installé, accompagné d’une plaque commémorative. Cette plaque porte les noms des défunts dont les cendres reposent dans cet espace naturel.

Dans ce vaste espace naturel, l’enfouissement des cendres est rigoureusement encadré afin de préserver l’équilibre de la forêt et de la faune. “Seules les cendres sont ensevelies à une profondeur minimale de 70 centimètres, jamais l’urne. Les sépultures sont ensuite recouvertes avec la terre provenant de la forêt. Aucun autre matériel n’est apporté en complément”, indique Stéphane Jaggi, chef d’équipe au cimetière de Bienne.

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La forêt funéraire de Bienne est aménagée dans une zone forestière adjacente au cimetière principal de la ville.

Toujours dans l’optique de minimiser l’impact sur l’environnement, les tombes ne sont pas signalées. Les noms des défunts qui reposent dans la forêt sont, par contre, inscrits sur un tableau commémoratif placé à l’entrée du cimetière, à deux pas de l’orée de la forêt, mais sans plus de précision. “Seules les familles connaissent l’emplacement précis des tombes. Elles peuvent d’ailleurs le choisir librement dans le périmètre forestier”, explique Sacha Felber. Cette discrétion contribue d’ailleurs à gommer la singularité d’un lieu où la mort et le vivant cohabitent, souvent à l’insu de ses visiteurs.

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Aucun signe visible n’évoque un lieu de sépulture. Seuls des poteaux en bois, plutôt discrets, signalent les différents secteurs de verdure qui composent la forêt funéraire. Ici, en bleu, un poteau indiquant que nous nous trouvons dans la zone de forêt moyenne.

Pour le responsable des cimetières de la ville de Bienne, la forêt funéraire constitue une alternative dans l’air du temps au cimetière traditionnel. “Ce lieu attire les personnes et familles qui ont un lien fort avec la nature et l’écologie. Elles y trouvent une atmosphère apaisante, propice au recueillement. La forêt, avec le cycle des saisons, rappelle que la vie reprend toujours, comme au printemps après l’hiver.”

Plus d’infos: www.biel-bienne.ch/fr/foret-funeraire.html/3320

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