Diffusion 16.11.2024
Pendant 14 ans, Jacques Nuoffer a été une voix déterminante pour les victimes d’abus dans le contexte religieux. Psychologue et citoyen de Nidau, il vient de quitter son poste de président du groupe Sapec, une association qu’il a cofondée en 2010 pour soutenir les personnes victimes d’abus psychologiques, spirituels ou sexuels dans une relation d’autorité religieuse, et pousser l’Eglise à agir.
Ecoutez l’intégralité de la chronique :
A l’approche de ses 80 ans, Jacques Nuoffer aspire à une retraite bien méritée après des années d’engagement intense. Depuis la fondation de Sapec, il a été une oreille attentive pour les victimes et un acteur inflexible face aux autorités ecclésiastiques, exigeant justice pour les personnes abusées et faisant entendre leurs voix, longtemps étouffées. Aujourd’hui, son combat trouve un écho, notamment après la publication d’une étude de l’Université de Zurich, commandée par l’Eglise catholique suisse elle-même, qui a révélé plus de mille cas d’abus entre 1950 et 2023, n’étant probablement que la partie visible de l’iceberg. Cette enquête a également eu des répercussions sur l’Eglise réformée, où la structure décentralisée rend plus difficile la coordination des actions.
C’est sous l’impulsion de sa compagne, pédopsychiatre, que Jacques Nuoffer, marqué par son propre parcours d’abus et sa quête de justice, a fondé et dirigé Sapec. Les débuts ont été difficiles, face à une Eglise souvent réticente à reconnaître les faits. Toutefois, il admet que des progrès ont été réalisés, bien que « très, très lents ». Le septuagénaire observe aujourd’hui une prise de conscience accrue des prélats vis-à-vis des abus, malgré des résistances persistantes. Il considère que l’Eglise catholique suisse a accompli des avancées notables par rapport à d’autres pays, même si beaucoup reste à faire.
Plus d’informations sur l’association Groupe SAPEC, ses activités et les services qu’elle offre sur sa page web : https://groupe-sapec.ch/