Diffusion 24.05.2025
Un pays en ruines, des maisons éventrées, des paysages dévastés, des milliers de déplacés, une frontière sous tension avec Israël… Ce n’est pas Gaza, mais le Liban. Un pays à bout de souffle, rongé par les conflits, la crise économique, les rivalités politiques et les fractures religieuses. C’est dans ce contexte que Christine Carnal, médecin et native de Moutier, vient de passer trois mois avec Médecins sans frontières (MSF).
Ecoutez l’intégralité de la chronique :

Deux grandes vagues de réfugiés syriens ont accentué la précarité du pays. La première date de 2012. La seconde, plus récente, remonte à décembre 2024, après la chute du régime de Bachar el-Assad. La situation des Libanais eux-mêmes n’est guère meilleure: la classe moyenne est exsangue. «Ma professeure d’arabe gagnait 3000 dollars en 2023. Deux ans plus tard, elle n’en gagne plus que 300 pour le même travail. Même les couples avec deux revenus n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leur famille», observe Christine Carnal.

Dans ce chaos, les équipes de MSF avancent avec prudence. Tous les déplacements se font en véhicule estampillé, annoncés à l’armée libanaise, et, en temps de guerre, à l’armée israélienne.
A Baalbek, où elle était basée, Christine Carnal ne pouvait sortir que dans une rue bien définie. Tout le reste se faisait sous surveillance.

Malgré ces contraintes, les équipes médicales continuent d’aller au contact de la population. Elles soignent à domicile ceux qui ne peuvent se déplacer. Dans les tentes des camps, souvent sombres mais toujours accueillantes, elles découvrent la réalité crue du manque de soins, de matériel médical et de médicaments.

A la détresse sanitaire s’ajoutent les fractures communautaires.
Pour celles et ceux qui soignent, comme Christine Carnal, la mission reste simple, mais essentielle: rester présent, malgré tout.
