Diffusion 14.06.2025
Le 22 juin coïncide avec la Journée mondiale des réfugiés. A Bienne, La Neuveville, Court ou encore Malleray, des cultes et des événements rappelleront qu’au-delà des chiffres et des statuts administratifs, il y a des visages, des parcours. Des histoires de fuite, d’attente, de courage. Comme celle de Naima Chouaf, désormais détentrice d’un permis B.
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La bonne nouvelle a mis presque dix ans à se concrétiser. Dix ans durant lesquels Naima, qui a grandi au Maroc, et son mari Ali, d’origine irakienne, ont vu leur vie suspendue à une décision. Avec leurs trois filles, nées en Suisse, ils se sont retrouvés enfermés dans un labyrinthe administratif, ballotés de centres d’asile en centres de renvoi. «On vivait jour après jour, sans savoir si on va rester ou partir. Ça ne permet pas d’avancer dans la vie, de se projeter. En tant que demandeur d’asile, on n’a pas le droit de travailler, pas le droit de se former. On reste là, à attendre. C’est difficile», explique Naima Chouaf.
La quadragénaire parle le français, ce qui facilite son adaptation. Elle mesure sa chance, quand elle pense à d’autres migrants qui arrivent sans maîtriser l’une des langues du pays d’asile, souvent brisés par la guerre. Comme Ali, son mari, qui peine encore avec l’apprentissage de l’allemand.
Et puis un jour, enfin, le permis est accordé. Naïma et Ali peuvent respirer. Mais là encore, les obstacles ne manquent pas. Trouver un logement stable, par exemple, relève du parcours du combattant. Pendant quatre mois, les refus s’enchaînent. Leurs dossiers sont écartés, sans explication. «C’est très difficile. Tu cherches, tu postules, et toujours la même réponse: “On a déjà donné l’appartement.” Mais quand tu regardes, l’appartement est encore disponible sur le site», se désole Naima Chouaf.
Les enfants aussi subissent cette instabilité. Changer sans cesse d’école, de cadre, d’amis, laisse des traces. Aujourd’hui installée à Bienne, la famille tente de construire une stabilité, une normalité. Mais, sans expérience en Suisse, sans formation locale, l’accès au travail reste difficile. Et pourtant, c’est aussi par le travail que vient l’intégration, le sentiment d’appartenance, la dignité retrouvée.

Le 22 juin, plusieurs paroisses se mobilisent à l’occasion de la Journée des réfugiés : programme.
Partout dans la région, des associations et des paroisses tendent la main: cours de langue, accompagnement administratif, entraide. Des gestes essentiels.
