Diffusion 08.11.2025
En cette période de Toussaint, où la pensée se tourne vers celles et ceux qui nous ont quittés, la théologienne Monique Dorsaz nous invite à relire la Bible. Car ses récits, dit-elle, sont traversés d’histoires familiales où la mort, la séparation et la consolation ont toute leur place.
Ecoutez l’intégralité de la chronique :

Invitée, fin octobre à Bienne, par l’Unité pastorale Bienne–La Neuveville et la Pastorale des familles du Jura pastoral, elle a donné une conférence intitulée «Le deuil des familles dans la Bible».
«La Bible parle énormément d’histoires de familles», explique-t-elle. «On y retrouve presque toutes les situations de deuil.» Ces histoires, ajoute-t-elle, font souvent écho à des expériences bien contemporaines: «Par exemple, quand Abraham meurt, ses deux fils viennent ensemble pour l’enterrer, alors qu’ils étaient séparés depuis des années. Ce geste improbable de réconciliation devant la tombe de leur père me rappelle des situations où des personnes ont retissé des liens après un deuil.»

De tels récits montrent aussi que «la vie peut continuer malgré tout». Pour Monique Dorsaz, la Bible n’apporte pas de réponses toutes faites, mais elle ouvre un espace où la souffrance peut se dire, comme dans l’histoire de Job, dont la morale pourrait se résumer ainsi: «Celui qui a vraiment osé tout dire de sa détresse, c’est celui qui a parlé correctement.»
Les anciens rites bibliques, comme déchirer ses vêtements, témoignent aussi d’une profonde justesse: «Ils expriment le déchirement intérieur, la fragilité du cœur mis à nu en cas de deuil.»

Et puis, il y a la consolation, ce mot qui, en hébreu, signifie littéralement reprendre souffle. «La Bible dit depuis longtemps ce que les psychologues disent aujourd’hui: la présence compte plus que les paroles. Consoler, c’est permettre à l’autre de respirer à nouveau, de faire un pas de plus», reprend la théologienne.
